Un accord de 200 millions accepté par Hyundai et Kia

En novembre dernier, un juge fédéral de l’Etat de Californie a annoncé son intention d'approuver provisoirement l’accord d’un montant de 200 millions de dollars entre les sociétés Hyundai et Kia et des propriétaires de véhicules de ces marques. Cet accord vise à compenser les dommages subis par ces propriétaires en raison des défauts de sécurité rendant leurs véhicules particulièrement vulnérables aux vols.

Environ 9 millions de véhicules Hyundai et Kia, fabriqués entre 2011 à 2022, sont potentiellement concernés par cet accord. Plus précisément, ce dernier concerne les propriétaires de véhicules Hyundai et Kia dépourvus de système d’antidémarrage électronique, une technologie couramment utilisée pour prévenir les vols. Selon l'institut de données sur les accidents de la route de l'Insurance Institute for Highway Safety, en 2015, 96 % des véhicules américains étaient équipés d'un dispositif d’antidémarrage contre seulement 26 % des véhicules Hyundai et Kia. Ce défaut de sécurité a été mis en lumière, ces dernières années, par des vidéos postées sur des plateformes telles que TikTok et YouTube. Ces dernières montrent notamment comment les véhicules Kia et Hyundai peuvent être volés, en moins de 90 secondes, à l'aide d'une simple clé USB. Selon la sécurité routière américaine (US National Highway Traffic Safety Administration), les vols ont été à l’origine d’au moins 14 accidents, dont huit mortels.

L’accord prévoit un fonds de 80 à 145 millions de dollars pour compenser les pertes financières subies par les propriétaires des véhicules touchés par ces vols. Initialement, les indemnisations prévoyaient un montant maximum de 6.125 dollars par voiture accidentée et un montant maximum de 3.375 dollars pour les dommages collatéraux causés à un autre véhicule ou pour les frais accessoires engagés suite au vol, comme la location d'une voiture. Toujours dans l’accord initial, les propriétaires pouvaient également bénéficier d’une mise à jour logicielle ou, si cela n'était pas possible, d'un remboursement de 300 dollars pour l'installation d'une alarme ou pour l'achat d'un dispositif de blocage du volant.  Toutefois, en août 2023, l’accord initial a été rejeté par le même juge qui a rendu la décision de novembre dernier en raison de préoccupations concernant le montant des indemnisations ainsi que l'efficacité de la mise à jour logicielle proposée pour corriger les défauts des véhicules. Suite à ce rejet, les sociétés Hyundai et Kia ont amendé l'accord.

Dans son ordonnance provisoire de novembre dernier, le juge a noté que le règlement, qui ne prévoyait à l'origine que le paiement par chèque ou par carte de débit, incluait désormais des options de paiement numériques telles que PayPal, Venmo et des cartes Mastercard prépayées. Il indique notamment que "le tribunal était préoccupé par la possibilité que des chèques se perdent dans le courrier, ainsi que par la limitation à un an de l'option de la carte de débit". Une audience finale aura lieu le 15 juillet prochain.

Il est possible de noter que des poursuites ont également été intentées à l’encontre des sociétés Hyundai et Kia par 17 villes américaines, dont New-York, Cleveland, Sain Diego, Milwaukee et Seattle ainsi que par des compagnies d’assurances. Par ailleurs, les Procureurs généraux de 17 Etats américains ainsi que celui de district of Columbia ont demandé à la sécurité routière américaine (US National Highway Traffic Safety Administration) de procéder au rappel obligatoire des véhicul Hyundai et Kia ne possédant pas de système d’antidémarrage.

Corinne Boismain

Mars 2024